La route des Mouettes suite...

La route des Mouettes suite...

Cap Vert


Un petit tour pour caler tout !

Pour nous suivre à distance (mise à jour de la position tous les 3-4 jours):

 

http://www.stw.fr/localisation/localisation.cfm

 

Nous utilisons la rubrique "bateau en escale", car le service est gratuit. Ne croyez pas que nous avons planté l'ancre au large !!!

 

Prévisions météo et conseils de routage de Denis :

« Globalement, il faut que vous restiez tribord amure, jusqu’à ce que je vous fasse signe. Mais globalement, il faut atteindre 24°Nord avant de toucher du vent plus favorable pour votre remontée !

11/06 : 12h00 UTC 20nds N-NE

12/06 : 15/20 nds N-NE

13/06 : ça mollit à 15 nds NE, il peut y avoir une chute de baro jusqu’à 1015/1014 Hp. Mais ne vous inquiétez pas, ça remonte après.

Bonne nav’. Et surtout n’oubliez pas les harnais. »

 

 

 

Mardi 10 juin : départ demain matin !

 

Nous avons récupéré les passeports et fait la sortie du territoire. Encore du gasoil et l'eau, plus quelques courses (le frais)... voilà, derniers préparatifs. Nous décollons demain matin pour les Açores.

 

 

1300 miles, soit 2400 kilomètres, à vol d'oiseau à travers l'Océan Atlantique…en tirant des bords : nous n'avons aucune idée de la distance que nous allons parcourir !

Nous nous en remettons à Eole, à La Mouette et notre routeur, Denis. Nous, nous nous adapterons, il n'y a rien d'autre à faire… Etre patients, gérer l'effort, la fatigue et prendre plaisir à faire cette route maritime.

A quelle vitesse ? Entre 3 et 5,5 nds, bref la vitesse d'un marcheur plus ou moins en forme ! L'avantage (si c'en est un ??) c'est que ce marcheur ne s'arrête pas.

 

La durée du périple ?

Entre 15 et 21 jours, selon la direction du vent, l'équipage…

 

Objectif : les Açores, un écrin de verdure au milieu de l'océan.

http://www.quid.fr/monde.html?mode=detail&iso=pt&style=carte&zoom=2&id=50662&docid=1034

 

Nous pensons atterrir sur Faial ( ?).

NB : nous n'excluons pas de nous arrêter en route, aux Canaries, à mi chemin, si nécessaire…

 

Pour nous suivre, voici un lien avec le site « Sail the world ». Nous n'avons pas de balise comme Rémy en avait pour le tour d'Irlande. Mais, nous restons en contact avec Denis via téléphone satellite pour le routage météo. Il devrait pouvoir mettre à jour (tous les 2-3 jours environ) notre position.

Il suffit de taper LA ROUTE DES MOUETTES dans la partie nom du bateau et de zoomer.

 

RDV aux Açores dans quelques jours… ou semaines !

Nous y ferons escale pendant un mois. Nous espérons arriver à tant pour voir Ethel et Philippe qui nous y ont donné rendez-vous.

 

Voici la préface du livre Le Zahir, de Paulo Coelho, qui nous a interpellés. Nous la partageons avec vous :

 

« Quand tu prendras le chemin d'Ithaque,

Souhaite que la route soit longue,

Pleine d'aventures, riche d'enseignements.

Ne crains pas les Lestrygons et les Cyclopes, ni la colère de Poséidon,

Jamais tu ne les trouveras sur ton chemin,

Si ta pensée reste élevée, si l'émotion

Habite ton corps et ton esprit.

Les Lestrygons et les Cyclopes,

Tu ne les rencontreras pas, ni la fureur de Poséidon,

Si tu ne les transportes pas dans ton âme,

Si ton âme ne les faits pas surgir devant toi.

 

Je te souhaite que la route soit longue,

Que nombreux soient les matins d'été,

Que le plaisir de découvrir des ports inconnus

T'apporte une joie nouvelle ;

Va visiter les comptoirs phéniciens

Où tu trouveras des marchandises délicieuses.

Visite les villes égyptiennes,

Et instruits-toi auprès de ceux qui ont tant de choses à t'enseigner.

 

Garde toujours Ithaque présente à ton esprit.

Y parvenir est ta destination finale.

Mais ne te hâte pas ;

Mieux vaut prolonger ton voyage pendant des années

Et n'aborder dans l'île que

Riche de ce que tu auras appris en chemin.

 

N'attends pas d'Ithaque d'autres bienfaits.

Ithaque t'a offert un beau voyage.

Sans elle, tu n'aurais jamais pris la route.

Elle t'a tout donné, elle n'a rien de plus à t'apporter.

 

Et même si, à la fin, tu trouves qu'elle est pauvre,

Ithaque ne t'a pas trompé.

Car tu es devenu un sage, tu as vécu intensément,

Et c'est cela que signifie Ithaque. 

 

D'après Constantin Cavafis (1863-1933)»

 

Boujou, pi du mieux !

Nath et Rémy

 

 

 

Lundi 9 juin : dans les starting blocs !

Nous nous arrachons du lit pour aller récupérer nos passeports à la police d'Espargos et faire quelques courses. Nous devons faire l'appoint en eau, gasoil ; une dernière lessive.

Zizou vient nous dire bonjour. Sa barque baptisée «Café au lit » est superbe, il a bricolé le moteur qui marche maintenant comme une horloge. « Vous n'auriez pas un bout de contreplaqué ? C'est pour le tableau arrière.» « Si, je me disais qu'il servirait bien à quelqu'un. Je te l'offre.» Rémy lui tend un restant de contre plaqué acheté à la Gomera, aux Canaries. Un peu de nous restera donc ici dans la baie de Palmeira.   

La femme policière nous dit que les passeports ne sont pas là, encore à la signature. « Mais, nous partons aux Açores demain ! » Elle blêmit. Nous devons revenir demain matin… Ce n'est pas gagné !  

Nous n'achetons pas de légumes et fruits tant que nous n'avons pas eu le message de Denis confirmant notre départ. Nous revenons chargés au bateau.

Le bateau dérape un peu, nous reprenons le mouillage.

Cathy et Alain nous ont mijoté un petit ragout...

Vers 13H, nous allons sur Lydia où Nathalie, Cathy et les deux Alain nous attendent. Cathy et Alain, de Nouk II, nous ont préparé un bon petit repas. Nous apportons la bouteille de Mouton Cadet 2005 que « Perd ses formes » nous a offert avant de partir pour arroser notre départ. « Nous avons toujours dit que nous la réserverions pour le départ du Cap Vert ». Zizou se joint à nous. Bref, nous passons l'après midi à papoter, siroter un grand vin, à visionner des photos du Cap Vert (île de Brava que Cathy et Alain ont visité l'an passé en septembre)…

Notre Denis nous rappelle aux réalités plus maritimes pour nous confirmer la fenêtre météo. « Demain, ça souffle, mais si vous voulez chopper de l'Ouest pour vous remonter plus travers, il faut partir ! »

Branle bas de combat. Le plus dur nous semble d'avoir les passeports.

 

Dimanche 8 juin : nuit dans un « lit à bascule », retour à Palmeira.

Nuit pas agréable du tout : alors que le port semble bien abrité, de la houle rentre quand même ???? Nous nous faisons ballotter toute la nuit. J'ai l'impression d'être allongée dans un grand tuyau qu'un géant faire rouler comme un rouleau à pâtisserie ! 

Boavista nous attire, mais le mouillage peu sûr ne nous donne pas envie de laisser le bateau sans surveillance. De plus, si Denis nous confirme la fenêtre météo, il faudra boucler nos préparatifs en un temps record. Ce que nous ne savons plus faire ayant pris le rythme de vie capverdien.

Nous nous doutons que les passeports ne seront pas encore disponibles, c'est ce qui nous inquiète le plus.

Donc, nous décidons de lever l'ancre !

Nous contournons le paquet de cailloux de l'autre côté cette fois… Dehors, 20-25 nds, en plein dans le pif !

Nous testons le gréement suivant : génois (roulé pour commencer et déroulé complètement quand le vent faiblira à 16-20 nds), tourmentin et grand voile (deux ris de pris pour cette fois). IMPECABLE ! Nous filons à 5-5.5 nds. Nous prenons un meilleur angle au vent génois totalement déroulé, car sinon, il n'a pas une belle forme pour le pré. « Une chose est sûre… il faudra changer tout le jeu de voile en rentrant ! » dit Rémy le nez en l'air.

Le vent ne se décide pas à tourner, nous nous écartons de plus en plus de Sal. « Nous allons finir à Sao Nicolau !?» Nous décidons de rentrer au moteur pour faire route directe.

Zig zag pour éviter les bouées d'ancrage des pétroliers à l'entrée de Palmeira, biensûr non matérialisées par éclairage.

A 2H30 du matin, Rémy libère l'ancre, je coupe le moteur. « Une soupe et au lit ! »

Bonne nuit les petits. Heureux de rentrer « à la maison ».

 

samedi 7 juin : direction Boavista pour tester La Route des Mouettes.

Nous nous levons de bonne heure, car il faut arriver à Sal Rei avant la nuit. Il y a un paquet de cailloux à négocier d'après Radio Ponton…

Nous avons encore quelques préparatifs…  Après quelques mois au mouillage, le bateau s'est un peu encrassé. Rémy s'est occupé de la coque ces derniers jours, mais il reste la capote et le tau à dépoussiérer ; l'ancre à remonter et à nettoyer car des algues s'y sont développées et abritent de petits crabes, crevettes, vers…

Vivement qu'il pleuve ! Drisse de grand voile. Devinez quelle partie était à l'abri dans le mat ???

Nous partons vers 11 H. Vent Nord-Nord Est 15-20 nds. Nous sommes au portant, donc nous filons vite. La mer est belle. Il fait très chaud. Où est notre ombre ??? Juste à nos pieds, soleil au zénith !

La seule pêche du week end, malgré les rapalas, mitraillettes... seul un petit poisson volant viendra s'échouer sur le pont !

Poissons volants, dauphins et sûrement des thons (qui les accompagnent généralement pour pêcher le maquereau, mais pas vus) nous suivent. L'eau reprend sa couleur bleu profond dès que nous nous écartons des côtes. Teinte indescriptible car elle est créé par la combinaison de la profondeur de l'eau avec les rayons de soleil des tropiques qui la pénètrent, créant des irisations fabuleuses. Le grand bleu !  

Nous arrivons vers 18 H à Sal Rei, île de Boavista, île aux dunes.

« Il ne va vraiment pas vite celui-là ! » me dit Rémy. Je le regarde pensant qu'il blague… « Tu n'as pas vu qu'il est au mouillage ??? » « A oui, c'est nous qui avançons ! » Là, je me dis que nous sommes restés trop longtemps au mouillage, Rémy n'envisage plus que La Mouette avance. Hum Hum !

 

Nous ne savons pas bien comment est « pavée » l'entrée du port. Bien sûr, ne pas compter sur un quelconque balisage !! Un gros paquet de rochers au milieu. Nous ne disposons pas de carte avec la nouvelle digue construite ! Une barre de vague déferle juste après le paquet de cailloux. Donc nous optons pour le laisser bâbord et bifurquer juste après. Nous ralentissons un peu et nous engageons. Je repasse la barre à Rémy et je vais sur l'avant. Je ne suis pas sortie du cockpit que je vois des oursins dans les rochers baignant dans une belle eau turquoise : « TRIBORD ! Vite…. » J'ai le cœur qui bat à trois mille ! « Ouf, heureusement que nous avons un dériveur et que la dérive était relevée !?» En fait, nous avons pris la barre de roche en plein sur sa dorsale et l'avons suivie… à marée basse… Mouillage entre deux goélettes qui ont du prendre racine.

Pedro, le marseillais, était parti vers les Açores deux jours avant le Swann qui a rebroussé chemin (cf. vendredi). Il nous envoie un message : « Bien arrivé à Horta en 11 jours. Bonne expérience. » Nous sommes contents de le savoir arrivé.

Nous sirotons une petite bière accompagnée de rillettes de maquereaux maison. Si, si, il y a aussi des maquereaux au Cap Vert : « plus fermes que ceux de Dieppe » d'après Rémy. Une grosse tortue vient nous faire coucou derrière le bateau.

 

Vendredi 6 juin :

Corvée d'eau : 180 L. La dernière lessive (dont les draps) a été consommatrice et nous commençons à faire nos stocks en prévision du départ.

Nos recherches d'équipier n'ont pas aboutis : c'est vrai qu'il faut vraiment être mordu de bateau pour se remonter l'atlantique au pré, voire travers dans le meilleur des cas !

Un Swann de 40 pieds a fait une tentative la semaine dernière. A bord deux hommes type « malabar » et une femme plutôt catcheuse que danseuse étoile, si vous voyez ce que je veux dire : ils ont fini à Sao Vicente, pour débarquer Madame ! C'est vrai que vu la météo, nous ne serions pas partis, une dép. descendait des canaries.

L'option en double ne nous réjouissait pas : être à trois permettait de récupérer mieux (6 heures de sommeil d'affilée au lieu de tranches de 3 heures). La navigation risque d'être plus fatigante qu'à l'aller car nous remonterons sûrement une bonne partie au pré.

Mais heureusement, nous avons notre « ange gardien-routeur », Denis, qui encore une fois nous propose son appui pour la météo. Il nous étudie les fenêtres météo depuis quelques jours. Nous l'avons eu au téléphone. Nous l'informons que nous allons à Boa Vista pour un test du bateau, mais aussi découvrir l'île des dunes. « Il y a une dépression qui arrive sur les Açores. Au début, vous aurez du vent plein nord… après j'étudie la question… mais vous devriez pouvoir toucher du Sud Ouest qui vous pousserez gentiment vers les Açores !  Donc départ possible en début de semaine prochaine.» Rémy précise a « Après notre alller-retour  Boavista, nous avons encore les passeports à récupérer et quelques courses à faire. Nous pouvons larguer les amarres mercredi pour les Açores. »

La Mouette commence à gigoter sur son ancre ! 

Vérification de la tête de mat. Alain aide Rémy à monter à l'aide du guindeau.


10/06/2008
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Trois gouttes de pluie !

Est ce que les pavillons cap verdien et du Club de Voile de Dieppe tiendront jusqu'à notre départ ????

Heureusement, pour celui du CVD, nous en avons un de rechange ramené par Claude lors du convoyage entre Lorient et Porto ! 

 

Lundi 02 juin :

Miracle ! Il a plu 3 gouttes d'eau...

"Chouva !" (la pluie) voilà ce que les habitants de Palmeira avaient à la bouche ce matin, alors que nous nous rendions au cybercafé !

Malheureusement pas de quoi enrayer la sécheresse, mais souhaitons que ces quelques gouttes annoncent une saison des pluies (juillet-octobre)... pluvieuse !

 

Samedi 31 mai :

Deux tours d'eau pour se mettre en forme : 120 L en bidons de 20 l et bouteilles d'eau minérale de 5 L (24 esc). Il y a une queue importante, il faut se frayer un passage au milieu des brouettes, bidons, seaux… Nous ne comprenons pas le sens de circulation. Un homme nous montre où faire la queue. Visages tendus, fatigués : la corvée d'eau ne réjouit personne. Les capverdiens si joviaux habituellement sont méconnaissables.

 Rencontre avec Zic et Zidanne sur le pontinho. Lors du deuxième tour, nous prenons une douche (50 esc.) aux sanitaires publics.

Pêcher, pêcher… pour manger. Un fil et un bout de poisson, ça marche.

 

Victor et les écoliers amassent les détritus en tous genres qui jonchent la plage et ses abords. Armés de balais, sacs plastiques… ils ramassent les canettes éclatées, conserves, bouteilles en plastique… que les adultes jettent négligemment et que le vent disperse. Belle leçon de civisme pour leurs ainés.

Beaucoup de gens trouvent le Cap Vert, ou l'Afrique, sales… Mais, je ne peux m'empêcher de penser à la plage de Dieppe après une tempête ou encore celle de Brighton il y a quelques semaines.

Brighton Beach il y a quelques semaines ! Besoin aussi d'éducation outre Manche...

Un vrai tas d'immondices. Nous oublions trop souvent que nous avons la chance d'avoir des services de nettoyage, d'incinération/traitement des déchets performant ou encore des associations bénévoles telle que l'Estran à Dieppe pour faire oublier notre négligence et l'empreinte de notre société de consommation.

Ici au Cap Vert, la prise de conscience s'opère, mais les moyens de traitements des déchets ne suit pas… les bennes sont peu ramassées, les chiens retournent toutes les poubelles… Bravo pour ce premier pas.

Quand est-ce que les pouvoirs publics appliqueront des taxes selon la « dégradabilité » des produits ? Une quantité inestimable de cellulose et de pétrole, donc d'énergie, est ainsi perdue.

 

Nous laissons l'annexe sur le ponton des pêcheurs. Le week end, les enfants prennent souvent les annexes comme lieu de jeu. Nous espérons qu'elle sera en sécurité pour la journée…

Départ en halugueur (avec la moquette et le chien en peluche) pour Sta Maria.

Nous déposons des annonces pour vendre le bateau et trouver un équipier. Nous avons plusieurs contacts sympas, mais rien de concluant.

La fréquentation touristique a l'air nettement plus faible qu'il y a quelques mois. Par contre les constructions ont gagné du terrain et n'améliorent pas le paysage à l'arrivée de Santa Maria. Le projet « Cotton Bay » avance et se dresse peu à peu au milieu du désert.

Mur bien aéré !

 

J'avais repéré un petit snack « typical food», au milieu des affiches pour les élections cantonales. Pas d'erreur !

Nous mangeons une grande assiette de poisson frais, avec riz, légumes frais cuits à la vapeur, accompagnée de bières. Le tout pour 1040 esc. (10.40€) pour deux ! Ambiance sympa dans le restau, tout petit, où des maçons d'Europe de l'Est, des chauffeurs d'haluguers,… viennent reprendre des forces avant de reprendre le travail. Comme d'habitude nous sommes les seuls « touristos ». Des jeunes préparent une blague à un pote : une sucette est enduite de sauce piquante, puis délicatement remise dans son emballage… !

 

Hôtel « all incluive », mais est-ce le Cap Vert ?

Au milieu de ce décor de rêve la vie des capverdiens est moins paradisiaque. Il suffit d'assister à un retour de pêche pour en être convaincus…

Que se passe-t-il sur le ponton de Sta Maria ?

Le poisson, seule source de protéines. Le maquereau, le poisson le moins cher. Salé, fumé, il constitue l'alimentation de base de la population locale avec le riz.

Déchargement énergique, pour les uns.

Attente, pour les autres.

Répartition de la pêche animée.

 

 

Pendant ce temps, les enfants jouent sur les haussières du bateau de pêche...

et les touristes posent !

 

Nous rentrons. Achat de bananes, mangos (mangues sauvages) à Espargos.

Nous retrouvons notre annexe avec des traces de squats : une fourchette dans le fond. Alain nous confirmera que des gamins étaient dedans ce matin, en train de pêcher. 

Boujou ade !


02/06/2008
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Régularisation, préparatifs en douceur.

Palmeira, ses barques de pêche, son "pontinho".

Gravures plus ou moins réussies sur les rochers...

Visa d'une semaine, un vrai sac de noeuds !

Lundi dernier, nous avons la mauvaise surprise de constater que notre visa ne dure qu'une semaine, alors que Rémy avait demandé un mois à notre arrivée à l'aéroport. Validité jusqu'au 30/05/08. Fatigués par le voyage, impatients de retrouver le bateau… nous n'avions pas vérifié le tampon !

Mardi, nous allons donc faire quelques démarches à Espargos. Avertis des déboires d'Alain, skiper d'un autre bateau français,  avec la police qui avait essayé de le raquetter dans les mêmes circonstances… nous avançons sur la pointe des pieds, tout sourire extérieur et extrême vigilance intérieure. Nous tombons sur une agent de police non véreuse et tout ce passe bien, il faut juste fournir une preuve de ressources, les papiers du bateau et payer le nouveau visa.

Mardi : il faut retourner aux affaires maritimes de Palmeira pour prouver que nous sommes bien en bateau. Le responsable des affaires maritimes est étonné de savoir que nous avions laissé le bateau un mois ici, non habité. « Il aurait fallu me prévenir... J'aurais pu vous recommander un gardien ». Rémy lui explique que nous avions informé la police et que les policiers ne nous avaient pas informés de démarches particulières. Nous aurons le fin mot plus tard : des changements ont lieu actuellement dans l'administration capverdienne. Ce qui était vrai il y a un mois ne l'est plus ! L'officiel nous remet une copie de l'entrée du bateau au cap vert.

Nous devrions récupérer nos visas pour un mois, mercredi.
Nous avons du débourser encore 2400 esc (24€)/pers. Nous pensons que l'état capverdien a trouvé un bon filon…

Bref pour résumer la situation :

 

Sans commentaires !

 

 Préparatifs.

Nous commençons à préparer le bateau pour la remontée vers le Nord (toujours pas de contact sérieux pour la vente) : carénage offshore, inventaire des stocks en vue de l'avitaillement, vernis…

Rémy en plein carénage « offshore ».

Ca vaut le coup de balai !

 

Nathalie aux vernis.

 

Inventaire des stocks alimentaires… en vue des courses pour l'avitaillement.

Nous profitons de l'ambiance détendue de Palmeira, ses petits commerces, ses pêcheurs… et faisons tout cela à la pausette !

Beurrée du Cap Vert. Beurre en boite, made in Hollande !


30/05/2008
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France, Angleterre, Cap Vert

Virée à Rye, en Angleterre.

Rye river

Le Cercle de la Voile de Dieppe est jumelé au club nautique de Rye. Tous les ans, quand la météo le permet, une flottille part de Dieppe est se rend soit à Rye directement, soit à Eastbourne plus au sud.

 

Eastbourne marina : changement total avec le cap vert (douche avec tek...) ce n'est pas pour autant que j'apprécie le changement ! Je passe d'un pays où il n'y a rien à un milieu où le superciel reigne...

 

Claude nous a proposé d'embarquer sur Valou, un Sun Odysée 34, en compagnie de Marie et Mathieu. Rémy ne pouvait pas se libérer tout le week end pour cause de dentiste. Je n'ai pas résisté à une petite transmanche et surtout connaissant la bonne ambiance de ce type de navigation.

 

Virée à Beixil, en bus.

 

 

 

 

Accueil en musique au club de Rye. Surprise c'est de la musique brésilienne, je retrouve les mêmes instruments et le même rythme qu'au Cap Vert. Je suis prise de nostalgie. "Petit Pais, je t'aime beacoup..."

 

Les Marcoco's and cie sont là, ils sont rentrés dans Rye River.

 

Dimanche nous partons pour Brigthon.

 

 

 

Merci à Claude pour ce superbe week end.

 

 

Préparatifs du retour, bateau à vendre :

Nous étions rentrés en France, contraints et forcés, suite au pépin de Rémy avec ses dents, mais ce retour aux sources nous a fait le plus grand bien. Nous avons pu revoir notre famille, quelques amis… et profiter d'un magnifique printemps vert et ensoleillé.

Nous avons mis quelques jours à nous acclimater. Heureux de retrouver le confort de la machine à laver, de la voiture…., nous étions aussi surpris du coût de la vie et de l'esprit mercantile qui nous fait payer en France trois fois le prix des mêmes produits que nous consommions dans les îles, pourtant lointaines et dépendantes.

 

Nous avons pu aussi réfléchir sereinement au retour. Rémy souhaite vendre la Route des Mouettes pour passer à un autre type de navigation. Essayer de le vendre sur les îles de l'Atlantique nous parait judicieux : le bateau est équipé pour faire le tour du monde, ceux qui souhaitent acquérir ce type de bateau sont des voyageurs, ils peuvent être intéressés pour embarquer à mi chemin du Brésil ou des Antilles.

Comme il n'est pas possible de laisser le bateau au Cap Vert sur le long terme et que la fenêtre météo pour remonter aux Açores est de juin à août, nous essayons de vendre le bateau sur place, mais en nous donnant une date butoir vers mi juin. A partir de cette période, si le bateau n'est pas vendu, nous le remontons vers les Açores où nous pourrons éventuellement le laisser quelques temps à Horta. Nous serions aussi contents de découvrir ce dernier archipel de la Macaronésie (Madère, Canaries, Cap Vert et Açores) par la mer. 

 

23 Mai, retour à Palmeira.

Pedro, le marseillais, nous attendait sur le quai du petit port de Palmeira. Un pêcheur est son fils remontent le moteur de leur barque. Nous retrouvons les rues sans électricité, les chiens errants, le vent sableux… mais pourtant nous sommes contents d'être de retour.

 

 

Nous retrouvons la Mouette en parfait état. Il faudra quand même deux cent seaux d'eau pour venir à bout de la gangue terreuse qu'a revêtue le bateau. Impossible de toucher quelque chose sans avoir les mains marrons ! A l'intérieur du bateau, même s'il était bien fermé, une bonne couche de poussière brune recouvre tout et nous fait éternuer pendant le ménage !

 

Samedi : nous finissons ce nettoyage que la tempête de sable reprend de plus belle, nous laissant pantois !

où sont nos voisins ?

 

L'annexe remarche après le remplacement des pièces. Rémy a totalement retrouvé le sourire.

 

Samedi soir nous retrouvons les autres équipages à terre. Nous prenons des nouvelles.  

Sonia et Antonio sont allés à Sao Nicolau, ils vont partir lundi pour le Sénégal et semblent un peu perdus.
Nathalie, Tom et Alain ont tenté d'aller aussi à Sao Nicolau pour tester le bateau : ils ont du faire demi tour et ils ont galéré pour remonter au vent, jusque tard dans la nuit ; la « (grosse) Lydia » est faite pour le portant ! Ils ont eu des soucis de visa. Alain n'a pas gardé son calme et a passé la nuit au poste ! Ils pensent partir vers le Sénégal rapidement.

Pedro se prépare à partir mardi pour les Açores. Il fera la route en solitaire.

Pas de brochettes ce soir, nous sommes déçus, chacun regagne son bord en se donnant rendez vous demain pour une dernière soirée ensemble.  

 

Dimanche, nous nous posons ! Lecture, farniente, baignade autour du bateau. Le vent souffle toujours, de façon variable entre 10 et 27 nœuds.

 

 

Le vent rend difficile la pêche en mer, des filets sont posés dans la baie.

 

Pedro passe pour récupérer le minuteur que nous lui avons ramené pour ses quarts de nuit. Nous sommes à table, il reste des spaghettis, nous lui proposons de manger avec nous. Nous lui avons aussi ramené du fromage. Repas improvisé. Ca nous fait drôle de savoir qu'il s'en va mardi ! Denis, notre routeur, doit lui confirmer la fenêtre météo. Pedro est super content.

 

 Soirée brochettes et stampérotte (punch local), avec tous les équipages étrangers. Comme je leur avais dit que je ne savais pas si je ferais le retour vers les açores, ils sont contents de mon retour. Zic (le pêcheur) est surpris : « je pensais te revoir un jour au Cap Vert, mais dans 10 ans ! ». D'autres capverdiens, Zidane, Victor (l'instituteur)… sont aussi avec nous. Ambiance conviviale et arrosée dans la petite ruelle où les barbecues crépitent ! Au total, nous sommes une cinquantaine : jeunes, vieux, toutes les couleurs de peau… La soupe (50 esc. Soit 0.5€) et les brochettes (idem) réjouissent tout le monde.

Georges, l'agriculteur de Fontana, fait une accolade chaleureuse à Rémy. Il est heureux de nous revoir.

Nous les quittons vers minuit et demi, heureux de ce bon moment.

 


27/05/2008
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Arc en ciel, baobabs, volcan et concert à 1700 m d'altitude.

Douze fanions pour trente huit élèves : ça devait dégénérer… Grand moment de bonheur !

 

Comme prévu nous retrouvons Victor et toute sa classe. Il nous reste 12 fanions, ils sont trente huit élèves de 6ème et 5ème.

 

Au départ, tous concentrés, la page blanche leur fait un peu peur. Mais des élèves ont bossé ce week end.

 

Une jeune fille a déjà fait un fanion dans un torchon de cuisine, représentant l'île de Sal et quelques scènes de la vie locale !

 

Des gamins n'avaient pas compris que nous apporterions la peinture, ils avaient pour beaucoup acheté de la gouache. Ils étaient impatients.

 

L'intendante devait prévoir des gobelets, torchons…et pinceaux surtout ! Heureusement que Rémy avait sacrifié quelques bouteilles plastiques et que nous avions quelques pinceaux.

 

Quand le top départ de la peinture fut donné, l'ambiance s'est vite détendue...

 

Avec Victor, nous regroupions deux ou trois élèves pour un fanion, en fonction des thèmes de leurs dessins.

Rémy gérait l'approvisionnement en peinture : ce qui n'était pas une mince affaire pour éviter le gaspillage !

A « s'arracher les cheveux », Rémy s'est vite transformé en perroquet, car il oubliait qu'il avait les mains pleines de peinture !

 

 

A la fin, il y avait de la peinture partout. N'ayant pas assez de pinceaux, les jeunes ont pris leurs doigts… la tentation était trop grande : ils se sont peints mutuellement. Bref, les nez, les oreilles, mais aussi les tables, le sol… prenaient des couleurs !

 

Avec Rémy, nous commencions à être gênés : comment Victor allait nettoyer tout cela ? Il n'avait pas l'air perturbé.

 

En fait, j'ai déclenché un vrai bazar en voulant les photographier. Franche rigolade, tant pis pour les classes d'à côté !

 

 

 

En fait tout c'est arrangé, les plus grandes sont allées chercher un vieux chiffon, un seau rempli d'eau certes un peu douteuse, mais tout a été nettoyé, rangé en un tour de main. Ils sont repartis avec des couleurs aux joues.

 

Nous sommes revenus le lendemain faire des photos de toute la classe et prendre les fanions que nous amènerons à Saint Nicolas d'Aliermont.

 

 

 

Ambiance vacances pour 3 semaines !

 

Annie et André sont venus nous rejoindre pour découvrir le Cap Vert.

 

 

Nous avons jusqu'à présent naviguer parmi les îles au vent de l'archipel (ilhas Barlavento). Nous pensions aussi nous rendre sur les îles sous le vent (Sotavento). Mais en étudiant de plus près les possibilités de mouillages, nous avons constaté que :

-          Ile de Santiago possède un port (Praïa) et un mouillage (Tarrafal). Le premier est bien abrité des vents et de la houle, mais la proximité immédiate de la ville, le manque d'infrastructures officielles pour accueillir les bateaux ne permettent pas de laisser le bateau ou l'annexe en toute quiétude, même pour aller faire une course à terre. Le second est très venté.

-           Ile de Fogo possède un port (Porto dos Cavaleiros, à 4 km de Sao Filippe), le vent et la houle le rendent peu confortable et étant excentré il est de sécurité (vols) peu garantie. Il ne faut pas laisser le bateau sans présence la nuit, or nous voulons passer plusieurs nuits à Chà de Caldeira, le village au pied du volcan Pico.

-          Ile de Maio et Brava : un à deux mouillages par île, mais au débarquement souvent impossible car les rouleaux nous feraient revivre notre expérience de Santa Maria (Cf. retournés comme des crêpes).

Ces mouillages sont souvent utilisés par les équipages en partance pour le Brésil, pour passer quelques nuits. En ce qui concerne la suite de notre voyage, nous avons prévu de remonter vers le Nord, direction les Açores, puis la France. Nous devons attendre que alizés ne soient plus établis (vers mi mai, début juin). Le meilleur lieu de départ sera alors le plus au nord est de l'archipel du Cap Vert : soit l'île de Sal. 

 

Bilan, nous décidons d'accompagner Annie et André en avion pour découvrir Santiago et Fogo. Les vols intérieurs sont réguliers.

Notre programme du 22 au 26 mars :

-          Prendre l'avion de Sal à Santiago. Nous resterons deux jours à Citade Velha, ancienne capitale du Cap Vert située à 12 km de Praia.

-           Liaison en avion entre Santiago et Fogo. Deux jours à Sao Filippe et deux nuits à Chà do Caldeira.

-          Retour en avion de Fogo à Sal, via Santiago.

Nous avons privilégié des hébergements chez l'habitant ou en pension (grande maison tenu par une famille) et le transport en aluguer, pour être au maximum en contact avec la population locale.

 

Ile de Santiago, Citade Velha et Ribeira Grande :

Premier aluguer pour Annie et André, nous nous rappelons que ce moment, pour nous a eu lieu il y a déjà deux mois !

 

Quarante minutes de vol, entre Sal et Santiago. Le temps d'un verre d'eau. Taxi de Praia à Citade Velha : silence dans la voiture, vu la conduite du chauffeur : écarts, vitesse dans les ronds points.

 

 

Citade Velha est « la première ville de la première île de la première colonie implantée par les portugais sous les tropiques ». C'est aussi la première ville portugaise en Afrique. Classée actuellement au patrimoine mondial de l'UNESCO.

 

 

A Citade Velha nait l'homme créole !

Baie assez sûre et relativement bien abritée, elle devient rapidement une escale et un point de ravitaillement pour les bateaux marchands européens au XVIème siècle. La Ribeira n'est jamais à sec et fournissait de l'eau douce, ce qui était déterminant pour choisir les points d'avitaillement. Tous les grands navigateurs s'y arrêtent : Vasco de Gama, Christophe Colomb, Magellan, Darwin…

 

Les colons commencèrent un « fructueux » commerce triangulaire entre l'Afrique toute proche où ils allaient chercher des esclaves, l'Amérique où ils les revendaient contre du sucre, du coton, de l'indigo et d'autres produits agricoles qu'ils ramenaient et négociaient en Europe.

Les îles développèrent la confection de Panos, parure très appréciée chez les roitelets de la côte africaine qui les échangeaient contre des esclaves.

Le trafic d'esclave entre la côte de Guinée et Santiago commença en 1460/61, mais « l'âge d'or » de ce triste commerce dura de 1475 à 1575.

Impossible de connaitre le nombre d'esclaves qui y ont transité ou ceux qui ont servi au peuplement des îles.

Santiago fonctionna pendant longtemps comme un entrepôt d'esclaves. Les premiers furent orientés vers l'Europe (Portugal, Madère, Canaries, Séville, Cadix…), ensuite un grand nombre fut déporté vers les Antilles, Cuba, Saint Domingue, la Barbade, le Brésil… après avoir reçu le baptême et  quelques rudiments de portugais !!!

 

Le Pelourinho, à Citade Velha, auquel on accrochait peut-être les esclaves… pour les vendre.

 

 

Premier évêché d'Afrique, en 1556 commence la construction de la première cathédrale du Cap Vert. Les travaux seront longs, car elle est très grande et mal protégée, jusqu'en 1693. Mais en 1712, elle sera saccagée par les corsaires !

 

 

Citade Velha a subi en effet de nombreuses attaques de pirates ou corsaires :

La ville fortifiée de Sao Filippe est construite par les portugais, suite à l'attaque en 1585 du corsaire anglais Sir Francis Drake, accompagné de 1000 hommes.

En 1769, le siège du gouverneur est transféré définitivement à Praia, suite à sa mise à sac par le pirate français Jacques Cassard.

 

Nous avons trouvé un village de pêcheurs tranquille.

 

 

 

Notamment la Rua Banana où nous étions hébergés.

 

Cases blanchies avec toit en feuille de canne à sucre. Un peu sombre, mais la fraicheur y est agréable.

 

 

Mme Abel nous accueille, elle a vécu trente ans à Chalons en Champagne, ses enfants vivent à Reims!!!

Petit déjeuner, salle de bain dans la cour de sa maison qui donne derrière.

 

Nous sommes au bout du monde !

 

A la recherche de LA cascade du Cap Vert.

Derrière Citade Velha, débouche une vallée ou plutôt une entaille dans un grand plateau aride.

L'eau y coule toute l'année, nous prenons plaisir à nous enfoncer dans ce paysage tropical verdoyant, où de nombreuses surprises nous attendent…

Femmes travaillant dans les champs, puis ramenant des bassines (au poids inimaginables) au village, en haut du plateau... encore plus inimaginable !

 

Au détour du sentier, deux baobabs nous rappellent comme nous sommes petits.

Des babouins chapardent des fruits ; les agriculteurs les renvoient voir dans les falaises si la nourriture est meilleure, à coup de pierres. Trop loin pour faire une photo : désolés !

Alors que nous allions rebrousser chemin (chaleur, fatigue) : « Non, regardes Rémy, derrière les arbres, la roche semble plus noire… comme mouillée ! » « Oui, c'est la cascade ».

Pas spectaculaire, quoique dans ce désert… mais tellement rafraichissante !

 

Fogo, l'île volcanique :

Réveil à 6H. Départ de Citade Velha avec un chauffeur nomé "Béni".

NB : il se signe d'ailleurs avant de démarer... Pourtant il conduit trés bien !

 

25 minutes de vol pour rejoindre Fogo, le temps de manger un œuf de Pâques cette fois, mais toujours autant d'attente que pour un vol international : enregistrement des bagages deux heures avant !

Arrivée à la Pensao Fatima, à Sao Filippe, à deux pas de l'église.

Après un poulet grillé, braises remuées au balai...,

Petit tour de ville, cybercafé pour prendre des nouvelles de France…

Plage avec d'énormes rouleaux : impossible de se baigner.Ile de Brava au loin.

Nous nous endormons aux sons des cantiques de Pâques et nous sommes réveillés par les coqs, les chiens, la sortie de la boîte du coin… Heureusement, un vrai petit déjeuner pascal, préparé par Catharina, nous redonnera le sourire. Nous en ferons même pour partie notre pique nique :

Nous n'avions pas pensé à Pâques en réservant nos billets d'avion, dimanche nous voici sans aluguer. Nous partons vers Porto dos Cavaleiros (LE port de Fogo) pour une petite rando, de 4 km vers le nord de Sao Filippe.

Côté terre : une véritable savane.

Côté mer, ça brise ! 

 

 

Le volcan

Lundi matin, la fine équipe se divise : au ministère de l'agriculture afin de récupérer des contacts viticoles pour l'article de Nathalie sur le vin de Fogo, un petit tour au marché pour faire le plein de fruits, légumes... pour les piques niques de deux jours. Papaye odorante, petite tomate en forme de poire, banane mini…

A 11H, Antonio chauffeur d'aluguer est au rendez vous pour nous amener à Chà do Caldeira.

André au milieu des bagages !

Paysage type savane (sud de l'île), avec des fermes luxuriantes où l'eau est encore disponible : bananes, papayes, tomates, canne à sucre se mélangent dans un dégradé de vers. Cratères, coulées de lave de 1951…

La population se concentre entre 400 et 700 m d'altitude, hormis quelques villes côtières : le relief escarpé de l'île, ajouté à la grande perméabilité des coulées de basalte, fait que l'on trouve peu de sources en altitude : la quasi-totalité des eaux de pluie ressort au niveau de la mer, gaspillage énorme. Ne connaissent-ils pas le nouveau procédé de puits of shore, créé par un français je crois ?? Plus simple et moins couteux qu'une station de désalinisation !

Le Pico, 2869 m d'altitude, cratère de 500m de diamètre et 180 m de profondeur, apparait, marquant le début du parc naturel, enserré d'un cirque d'un diamètre de 9 km : la caldeira.

Arrivée à Chà do Caldeira, à la casa Fernando.

La caldeira correspond à l'effondrement d'un précédent volcan de plus 750 m.

Antonio notre chauffeur nous invite à venir au petit concert qu'il donne avec des amis, certains soirs dans une épicerie… ?? Chez Ramiro.

Nous dégustons notre premier café de Fogo, autre nouveauté le café est moulu au pilon !

A six heures, nous sommes chez Ramiro, le vent souffle très fort. Les portes fermées cèdent dans un grand claquement, Ramiro nous fait goûter son Manecon.

Et la magie commence, dans l'obscurité au début, puis à la lumière d'une lampe à gaz, dans ce petit bouiboui à 1700 m d'altitude… nous avons droit à un répertoire complet de musique traditionnelle cap verdienne. Guitare sèche, Antonio à la petite guitare typique : la cavaquinho, thermos en alu pour les percussions et jembé.

Antonio

Ramiro

Morna, Fufana, batuque… tout le répertoire est balayé. Annie et André danse dans le mètre carré de disponible, entre le comptoir et le mur.  

 

Petit Pico et vin de Fogo.

Annie et André décident d'aller sur le petit Pico, plus actif que le grand Pico. Ils ont pu voir des pierres encore entourées de soufre, sentir des bouffées d'air chaud sortir des failles. Les couleurs y étaient magnifiques.

 

Le Petit Pico, éruption de 1995, encore chaud et couvert de soufre.

Quant à Rémy et moi-même, nous avons été à la recherche du président de la coopérative viticole Senhor Neves. Pour mon article sur le vin de Fogo. La veille, il était à Sao Filippe.

Nous avons commencé nos investigations à la coopérative, puis nous avons demandé sa maison. Comme au ministère M Consales nous avait parlé de Titu Montrond, nous avons décidé de chercher aussi ce producteur. Nous avions un peu l'impression d'être dans l'émission « La chasse au trésor » : questionnant les locaux, frappant aux portes, requestionnant, nous faisant parfois guider… Bref dans la matinée, nous avons bien arpenté dix fois le village !

Titu Montrond est un des « petits petits… petits fillos » d'un français, Armand Montrond arrivé au Cap Vert en 1860 où il s'établit pour toujours. Les raisons de son exode sont mystérieuses. Il connaissait la médecine et les herbes médicinales ; il soignait les gens sans rien demander en retour. Véritable séducteur, il eut des enfants partout dans l'île, il les reconnut tous. Il acquit de bonnes terres où il produisit du café et … du vin. Fogo est donc l'île où de nombreux capverdiens ont les yeux bleus et leurs cheveux toujours crépus, mais avec de beaux reflets mordorés !

Titu possède lui aussi des vignes, du café. Il vend sa production aux touristes de passages. Il produit 200 l de vin blanc et 200 l de vin rouge par an. Il nous explique que ses vins sont dits « Manecon », gage de qualité. Il n'est pas filtré, donc mieux vaut-il le boire dans l'année !! Nous lui achetons une bouteille de vin doux, qui passe mieux.

Petite ballade dans la Caldeira au milieu des roches sculptées lors des éruptions.

 

 

Nous sommes reçus à la coopérative en fin de journée. La coopérative a été aidée par la coopération européenne, nous découvrons une installation totalement moderne, par encore complètement finie.

Si vous voulez découvrir ces vins, il faudra venir au Cap Vert car ils ne sont vendus qu'au sein de l'archipel.

 Deux versions pour une même « appellation » : qu'est que le vin Manecon ?

-          D'après Titu Montrond : « c'est mon grand père qui s'appelait Manuel qui a créé ce terme. Il produisait un vin qui ne montait pas à la tête, qui ne rendait pas « con ». D'où le terme « Manecon ». »
En tous les cas, il n'a pas dû garder la même recette, car nous avons été pris d'un mal de tête après dégustation !

-          D'après senhor Neves : le terme Manecon correspond à du vin traditionnel. Sans filtration, il subit une légère fermentation. Il garde une robe trouble…

Nous opterions donc pour la deuxième version !

Après le diner, nous partons chez Ramiro, à la lueur des lampes torches (pas d'électricité dans le village) ; Antonio nous ramènera gentiment en aluguer.

Cette fois-ci, concert avec violon !

 

Derrière les musiciens, un tableau...

 

Retour en aluguer et avion, jusque Sal.

Beaucoup d'attente pour peu d'heures de vol. Nous retrouvons Palmeira.

Nous avions vu des bateaux au carénage sur le petit ponton, mais nous ne savions pas comment cela pouvait se faire sans infrastructure. Voilà la réponse :

Depuis plusieurs jours, l'harmattan (vent de sable prenant naissance au Mali) soufle .

Voici la Mouette prise dans une gangue brune, surtout les bouts !

Les drisses de la Mouette !

Boujou ben.

Nath

31/03/2008
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