La route des Mouettes suite...

La route des Mouettes suite...

Un petit tour pour caler tout !

Pour nous suivre à distance (mise à jour de la position tous les 3-4 jours):

 

http://www.stw.fr/localisation/localisation.cfm

 

Nous utilisons la rubrique "bateau en escale", car le service est gratuit. Ne croyez pas que nous avons planté l'ancre au large !!!

 

Prévisions météo et conseils de routage de Denis :

« Globalement, il faut que vous restiez tribord amure, jusqu’à ce que je vous fasse signe. Mais globalement, il faut atteindre 24°Nord avant de toucher du vent plus favorable pour votre remontée !

11/06 : 12h00 UTC 20nds N-NE

12/06 : 15/20 nds N-NE

13/06 : ça mollit à 15 nds NE, il peut y avoir une chute de baro jusqu’à 1015/1014 Hp. Mais ne vous inquiétez pas, ça remonte après.

Bonne nav’. Et surtout n’oubliez pas les harnais. »

 

 

 

Mardi 10 juin : départ demain matin !

 

Nous avons récupéré les passeports et fait la sortie du territoire. Encore du gasoil et l'eau, plus quelques courses (le frais)... voilà, derniers préparatifs. Nous décollons demain matin pour les Açores.

 

 

1300 miles, soit 2400 kilomètres, à vol d'oiseau à travers l'Océan Atlantique…en tirant des bords : nous n'avons aucune idée de la distance que nous allons parcourir !

Nous nous en remettons à Eole, à La Mouette et notre routeur, Denis. Nous, nous nous adapterons, il n'y a rien d'autre à faire… Etre patients, gérer l'effort, la fatigue et prendre plaisir à faire cette route maritime.

A quelle vitesse ? Entre 3 et 5,5 nds, bref la vitesse d'un marcheur plus ou moins en forme ! L'avantage (si c'en est un ??) c'est que ce marcheur ne s'arrête pas.

 

La durée du périple ?

Entre 15 et 21 jours, selon la direction du vent, l'équipage…

 

Objectif : les Açores, un écrin de verdure au milieu de l'océan.

http://www.quid.fr/monde.html?mode=detail&iso=pt&style=carte&zoom=2&id=50662&docid=1034

 

Nous pensons atterrir sur Faial ( ?).

NB : nous n'excluons pas de nous arrêter en route, aux Canaries, à mi chemin, si nécessaire…

 

Pour nous suivre, voici un lien avec le site « Sail the world ». Nous n'avons pas de balise comme Rémy en avait pour le tour d'Irlande. Mais, nous restons en contact avec Denis via téléphone satellite pour le routage météo. Il devrait pouvoir mettre à jour (tous les 2-3 jours environ) notre position.

Il suffit de taper LA ROUTE DES MOUETTES dans la partie nom du bateau et de zoomer.

 

RDV aux Açores dans quelques jours… ou semaines !

Nous y ferons escale pendant un mois. Nous espérons arriver à tant pour voir Ethel et Philippe qui nous y ont donné rendez-vous.

 

Voici la préface du livre Le Zahir, de Paulo Coelho, qui nous a interpellés. Nous la partageons avec vous :

 

« Quand tu prendras le chemin d'Ithaque,

Souhaite que la route soit longue,

Pleine d'aventures, riche d'enseignements.

Ne crains pas les Lestrygons et les Cyclopes, ni la colère de Poséidon,

Jamais tu ne les trouveras sur ton chemin,

Si ta pensée reste élevée, si l'émotion

Habite ton corps et ton esprit.

Les Lestrygons et les Cyclopes,

Tu ne les rencontreras pas, ni la fureur de Poséidon,

Si tu ne les transportes pas dans ton âme,

Si ton âme ne les faits pas surgir devant toi.

 

Je te souhaite que la route soit longue,

Que nombreux soient les matins d'été,

Que le plaisir de découvrir des ports inconnus

T'apporte une joie nouvelle ;

Va visiter les comptoirs phéniciens

Où tu trouveras des marchandises délicieuses.

Visite les villes égyptiennes,

Et instruits-toi auprès de ceux qui ont tant de choses à t'enseigner.

 

Garde toujours Ithaque présente à ton esprit.

Y parvenir est ta destination finale.

Mais ne te hâte pas ;

Mieux vaut prolonger ton voyage pendant des années

Et n'aborder dans l'île que

Riche de ce que tu auras appris en chemin.

 

N'attends pas d'Ithaque d'autres bienfaits.

Ithaque t'a offert un beau voyage.

Sans elle, tu n'aurais jamais pris la route.

Elle t'a tout donné, elle n'a rien de plus à t'apporter.

 

Et même si, à la fin, tu trouves qu'elle est pauvre,

Ithaque ne t'a pas trompé.

Car tu es devenu un sage, tu as vécu intensément,

Et c'est cela que signifie Ithaque. 

 

D'après Constantin Cavafis (1863-1933)»

 

Boujou, pi du mieux !

Nath et Rémy

 

 

 

Lundi 9 juin : dans les starting blocs !

Nous nous arrachons du lit pour aller récupérer nos passeports à la police d'Espargos et faire quelques courses. Nous devons faire l'appoint en eau, gasoil ; une dernière lessive.

Zizou vient nous dire bonjour. Sa barque baptisée «Café au lit » est superbe, il a bricolé le moteur qui marche maintenant comme une horloge. « Vous n'auriez pas un bout de contreplaqué ? C'est pour le tableau arrière.» « Si, je me disais qu'il servirait bien à quelqu'un. Je te l'offre.» Rémy lui tend un restant de contre plaqué acheté à la Gomera, aux Canaries. Un peu de nous restera donc ici dans la baie de Palmeira.   

La femme policière nous dit que les passeports ne sont pas là, encore à la signature. « Mais, nous partons aux Açores demain ! » Elle blêmit. Nous devons revenir demain matin… Ce n'est pas gagné !  

Nous n'achetons pas de légumes et fruits tant que nous n'avons pas eu le message de Denis confirmant notre départ. Nous revenons chargés au bateau.

Le bateau dérape un peu, nous reprenons le mouillage.

Cathy et Alain nous ont mijoté un petit ragout...

Vers 13H, nous allons sur Lydia où Nathalie, Cathy et les deux Alain nous attendent. Cathy et Alain, de Nouk II, nous ont préparé un bon petit repas. Nous apportons la bouteille de Mouton Cadet 2005 que « Perd ses formes » nous a offert avant de partir pour arroser notre départ. « Nous avons toujours dit que nous la réserverions pour le départ du Cap Vert ». Zizou se joint à nous. Bref, nous passons l'après midi à papoter, siroter un grand vin, à visionner des photos du Cap Vert (île de Brava que Cathy et Alain ont visité l'an passé en septembre)…

Notre Denis nous rappelle aux réalités plus maritimes pour nous confirmer la fenêtre météo. « Demain, ça souffle, mais si vous voulez chopper de l'Ouest pour vous remonter plus travers, il faut partir ! »

Branle bas de combat. Le plus dur nous semble d'avoir les passeports.

 

Dimanche 8 juin : nuit dans un « lit à bascule », retour à Palmeira.

Nuit pas agréable du tout : alors que le port semble bien abrité, de la houle rentre quand même ???? Nous nous faisons ballotter toute la nuit. J'ai l'impression d'être allongée dans un grand tuyau qu'un géant faire rouler comme un rouleau à pâtisserie ! 

Boavista nous attire, mais le mouillage peu sûr ne nous donne pas envie de laisser le bateau sans surveillance. De plus, si Denis nous confirme la fenêtre météo, il faudra boucler nos préparatifs en un temps record. Ce que nous ne savons plus faire ayant pris le rythme de vie capverdien.

Nous nous doutons que les passeports ne seront pas encore disponibles, c'est ce qui nous inquiète le plus.

Donc, nous décidons de lever l'ancre !

Nous contournons le paquet de cailloux de l'autre côté cette fois… Dehors, 20-25 nds, en plein dans le pif !

Nous testons le gréement suivant : génois (roulé pour commencer et déroulé complètement quand le vent faiblira à 16-20 nds), tourmentin et grand voile (deux ris de pris pour cette fois). IMPECABLE ! Nous filons à 5-5.5 nds. Nous prenons un meilleur angle au vent génois totalement déroulé, car sinon, il n'a pas une belle forme pour le pré. « Une chose est sûre… il faudra changer tout le jeu de voile en rentrant ! » dit Rémy le nez en l'air.

Le vent ne se décide pas à tourner, nous nous écartons de plus en plus de Sal. « Nous allons finir à Sao Nicolau !?» Nous décidons de rentrer au moteur pour faire route directe.

Zig zag pour éviter les bouées d'ancrage des pétroliers à l'entrée de Palmeira, biensûr non matérialisées par éclairage.

A 2H30 du matin, Rémy libère l'ancre, je coupe le moteur. « Une soupe et au lit ! »

Bonne nuit les petits. Heureux de rentrer « à la maison ».

 

samedi 7 juin : direction Boavista pour tester La Route des Mouettes.

Nous nous levons de bonne heure, car il faut arriver à Sal Rei avant la nuit. Il y a un paquet de cailloux à négocier d'après Radio Ponton…

Nous avons encore quelques préparatifs…  Après quelques mois au mouillage, le bateau s'est un peu encrassé. Rémy s'est occupé de la coque ces derniers jours, mais il reste la capote et le tau à dépoussiérer ; l'ancre à remonter et à nettoyer car des algues s'y sont développées et abritent de petits crabes, crevettes, vers…

Vivement qu'il pleuve ! Drisse de grand voile. Devinez quelle partie était à l'abri dans le mat ???

Nous partons vers 11 H. Vent Nord-Nord Est 15-20 nds. Nous sommes au portant, donc nous filons vite. La mer est belle. Il fait très chaud. Où est notre ombre ??? Juste à nos pieds, soleil au zénith !

La seule pêche du week end, malgré les rapalas, mitraillettes... seul un petit poisson volant viendra s'échouer sur le pont !

Poissons volants, dauphins et sûrement des thons (qui les accompagnent généralement pour pêcher le maquereau, mais pas vus) nous suivent. L'eau reprend sa couleur bleu profond dès que nous nous écartons des côtes. Teinte indescriptible car elle est créé par la combinaison de la profondeur de l'eau avec les rayons de soleil des tropiques qui la pénètrent, créant des irisations fabuleuses. Le grand bleu !  

Nous arrivons vers 18 H à Sal Rei, île de Boavista, île aux dunes.

« Il ne va vraiment pas vite celui-là ! » me dit Rémy. Je le regarde pensant qu'il blague… « Tu n'as pas vu qu'il est au mouillage ??? » « A oui, c'est nous qui avançons ! » Là, je me dis que nous sommes restés trop longtemps au mouillage, Rémy n'envisage plus que La Mouette avance. Hum Hum !

 

Nous ne savons pas bien comment est « pavée » l'entrée du port. Bien sûr, ne pas compter sur un quelconque balisage !! Un gros paquet de rochers au milieu. Nous ne disposons pas de carte avec la nouvelle digue construite ! Une barre de vague déferle juste après le paquet de cailloux. Donc nous optons pour le laisser bâbord et bifurquer juste après. Nous ralentissons un peu et nous engageons. Je repasse la barre à Rémy et je vais sur l'avant. Je ne suis pas sortie du cockpit que je vois des oursins dans les rochers baignant dans une belle eau turquoise : « TRIBORD ! Vite…. » J'ai le cœur qui bat à trois mille ! « Ouf, heureusement que nous avons un dériveur et que la dérive était relevée !?» En fait, nous avons pris la barre de roche en plein sur sa dorsale et l'avons suivie… à marée basse… Mouillage entre deux goélettes qui ont du prendre racine.

Pedro, le marseillais, était parti vers les Açores deux jours avant le Swann qui a rebroussé chemin (cf. vendredi). Il nous envoie un message : « Bien arrivé à Horta en 11 jours. Bonne expérience. » Nous sommes contents de le savoir arrivé.

Nous sirotons une petite bière accompagnée de rillettes de maquereaux maison. Si, si, il y a aussi des maquereaux au Cap Vert : « plus fermes que ceux de Dieppe » d'après Rémy. Une grosse tortue vient nous faire coucou derrière le bateau.

 

Vendredi 6 juin :

Corvée d'eau : 180 L. La dernière lessive (dont les draps) a été consommatrice et nous commençons à faire nos stocks en prévision du départ.

Nos recherches d'équipier n'ont pas aboutis : c'est vrai qu'il faut vraiment être mordu de bateau pour se remonter l'atlantique au pré, voire travers dans le meilleur des cas !

Un Swann de 40 pieds a fait une tentative la semaine dernière. A bord deux hommes type « malabar » et une femme plutôt catcheuse que danseuse étoile, si vous voyez ce que je veux dire : ils ont fini à Sao Vicente, pour débarquer Madame ! C'est vrai que vu la météo, nous ne serions pas partis, une dép. descendait des canaries.

L'option en double ne nous réjouissait pas : être à trois permettait de récupérer mieux (6 heures de sommeil d'affilée au lieu de tranches de 3 heures). La navigation risque d'être plus fatigante qu'à l'aller car nous remonterons sûrement une bonne partie au pré.

Mais heureusement, nous avons notre « ange gardien-routeur », Denis, qui encore une fois nous propose son appui pour la météo. Il nous étudie les fenêtres météo depuis quelques jours. Nous l'avons eu au téléphone. Nous l'informons que nous allons à Boa Vista pour un test du bateau, mais aussi découvrir l'île des dunes. « Il y a une dépression qui arrive sur les Açores. Au début, vous aurez du vent plein nord… après j'étudie la question… mais vous devriez pouvoir toucher du Sud Ouest qui vous pousserez gentiment vers les Açores !  Donc départ possible en début de semaine prochaine.» Rémy précise a « Après notre alller-retour  Boavista, nous avons encore les passeports à récupérer et quelques courses à faire. Nous pouvons larguer les amarres mercredi pour les Açores. »

La Mouette commence à gigoter sur son ancre ! 

Vérification de la tête de mat. Alain aide Rémy à monter à l'aide du guindeau.



10/06/2008
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 29 autres membres