La route des Mouettes suite...

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Sao Jorge, l'île du fromage.

Nous sommes à Sao Jorge depuis mercredi 16 juillet, vers 19H.

Petit grain du matin à Angra, derrière le Monte Brasil, il était temps de partir.

Entre Angra et Velas, ville principale de Sao Jorge, à peine 50 milles à parcourir. Nous échappons à un petit grain du matin qui tire dernière nous un rideau blanchâtre, dès que nous nous écartons du Monte Brasil.  Nous ne voyons plus rien de Terceira. La pointe de Sao Jorge est visible, mais le reste de l'île est drapé dans les nuages. Pas de vent, nous laissons le moteur.

Nous guettons désespéramment les baleines, cachalots ou dauphins qui vivent dans ces eaux. Nada !

Nous sommes vent arrière ou travers. Le vent varie allègrement de 5 à 20 nds. Nous croisons quelques voiliers qui remontent (au vent) vers Terceira.

Les nuages sont généreux en eau à Sao Jorge, l'eau dévale les pentes et forme de magnifiques cascades sur la mer, que le vent agite tel un voile.

Sao Jorge se dresse abruptement au milieu de l'océan, large de seulement 8 km, elle est longue de 56 km.

Son relief est impressionnant, très vite la côte se dresse à plus de 300 m d'altitude. Au centre de l'île, nous ne pouvons apercevoir dans les nuages le point culminant de l'île : le Pico da Esperança, 1053 m d'altitude. Nous passons par la côte sud (la moins abrupte côté relief, pourtant nous sommes impressionnés), nous subissons du coup des effets de côte : le vent varie à 180° en quelques seconde et en force sans dépasser les 22 nds. Nous affalons, mettons le moteur et portons seulement le génois, quand le vent décide d'être favorable.

Les hortansias forment des mosaiques aux bordures bleutées, sur les sommets.

Le Pico nous salue depuis l'île de Pico (!), notre prochaine étape.

Magestueux, le Pico fait une brève apparition sous une écharpe de nuages.

 

Selon notre « guide de navigation des îles de l'atlantique » (1998), nous devrions trouver un mouillage. Surprise !

Une petite marina est en service depuis 2 mois, sauf pour les sanitaires pas encore construits. Un petit écrin au milieu d'une falaise verdoyante.

A proximité le port de commerce ne peut recevoir qu'un bateau à la fois, donc c'est plutôt sympa de regarder l'activité qui y règne.
Le soir quand la nuit tombe des oiseaux viennent nicher dans la falaise, une cacophonie envahit la petite baie. Je ne connais pas ces oiseaux endémiques, mais leurs cris sont un mélange entre le coassement de la grenouille, le cri des goëls (goélands en dieppois) du Bassin Duquesne et le mécontentement d'un chat quand un autre tourne autour de sa dulcinée. Bruyant, mais envoutant en même temps. De toute façon, nous sommes les intrus.

Nos voisins de passage : un bateau hollandais, un bateau américain.


Un jour nous croyons qu'un bateau a fini de décharger et repart laissant le quai libre à un ferry inter-île. Nous le voyons partir vers Terceira. Puis, dix minutes après, dans le sens inverse ! Nous comprenons quelques temps après le départ du ferry… il revient à quai pour finir de décharger.

Sao Jorge est en train de se dépeupler. Actuellement, six mille habitants environ, dont 2000 à Velas. Il y a quelques années la population s'élevait encore à 40 000 habitants. Par contre, côté vaches, c'est la matière première de l'île. Connue pour son fromage à pâte cuite, assez fort, les exportations de vaches sur pied sont courantes.

Dans ce bateau : des vaches !

Vérifications sur les quais quelques jours après.

 

Nous commençons la journée par un bain de mer, après un petit café au bar de la plage en attendant que le grain du matin passe son chemin.

Piscines naturelles, où les poissons abondent : c'est plutôt un aquarium qu'une piscine. Nous reviendrons avec le masque l'après-midi.

 

Nous allons au « Jardim Botanico », il est en restructuration, c'est actuellement un sentier de randonnée fraichement débroussaillé, accroché à la montagne.

Après une bonne grimpette, une vue magnifique de Vela. 

Nous nous arrêtons à une petite maison à l'entrée pour savoir si nous y sommes bien. Un jeune belge nous explique les changements en cours, il fait partie d'une association environnementale qui peut nous fournir tous types de renseignements sur l'île. Nous lui demandons si des randonnées sont prévues ce week end.

«  L'association « Os Montaneirhos » va explorer un coin inaccessible de l'île, c'est très physique. Ils partent samedi et dimanche, dorment sous la tente ». « Os montaneirhos », nous en avions entendu parler plusieurs fois : Claude et Rolf, les amis allemands qui ont hiverné à Terceira, nous avaient parlé de « randonnées au coupe-coupe et à la machette » qu'ils avaient fait avec eux ; du coup à Angra nous avons été visité le musée vulcano-spéléologique qui a été créé à la suite de leurs explorations à travers les îles de TERCEIRA, SAO JORGE et PICO.

Nous étions restés un long moment à regarder les photos du groupe de passionnés faites dans les endroits inhabités des îles. Ca nous avait fait rêver et surtout nous donne envie de revenir… Et là, l'occasion de partir randonner avec eux se présente ! Nous insistons un peu quand une jeune femme nous dit que les inscriptions sont clôturées. Elle passe un coup de fil : « Il faut être à 19H30 ce soir au Posto Floral de Uzelina, à quelques kilomètres de Vales ».

Nous avons du mal à trouver un taxi, nous sommes très très en retard. Puis devant le supermarché : deux taxis. Nous tournons un peu dans Uzelina, puis nous trouvons le groupe de randonneurs autour d'une carte IGN. Quelques uns parlent un peu français, d'autres anglais. Ils nous regardent très étonnés.

Rendez-vous donné à Uzelina avec Edouardo, l'organisateur, ingénieur forestier, samedi matin à 07H30.

Il ne reste plus qu'à faire le paquetage et à préparer nos mollets… nous vous gardons la surprise pour les jours suivants. Nous vous annonçons juste que nous allons sur une « Fajà » côté Nord de l'île, abandonnée depuis 1980, le dernier tremblement de terre de l'île.

Qu'est ce qu'une « Fajà » ? Véritables symboles de l'île (on en compte 46, dont 30 sur la côte nord), elles sont nées des éruptions volcaniques de l'île, dont la lave s'est répandue sur la mer, ou alors d'affaissements de terrain suite à des secousses sismiques. Elles sont particulièrement fertiles au sud de l'île, car moins élevée et plus exposées au soleil. Mais partout, elles sont des îlots de cultures : vergers, cultures d'ignames, de maïs, de légumes, parfois de café, de thé et de fruits tropicaux (bananes, ananas).

A bientôt si nos jambes nous permettent de suivre Os Montaneirhos !



18/07/2008
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